Chapitre 2 : L’Enfant étrange
Six ans plus tard
Elle respirait l’air frais d’une zone supposée « dangereuse » si on devait se fier à la tête de mort sur le panneau d’entrée. Mais pour elle, ça lui rappelait sa terre natale. Les parents de la fille ne comprenaient pas cette obsession de sa part pour cette zone. Comment le pouvait –il d’ailleurs ? Elle grimpait sur le tuyau éjectant de l’eau toxique dans le lac et contemplait ce paysage dévasté, sans vie, hormis les villes dont les grattes ciels dominaient l’horizon. Comme pour atteindre les nuages noirs.
Na'vi : Même leur terre, il ne la respecte pas.
Ouvrier : Eh petite ! Descend de là ! C’est dangereux!
Na'vi : On ne peut jamais être tranquille ! Non, je ne bougerai pas !
Ouvrier : Allez petite ! Sois raisonnable !
Na'vi : Non !
Ouvrier : Ecoute… Je vais venir te chercher…Surtout reste où tu es.
La Tsahik l’entendit grimper et vit un homme portant un masque au visage. Il avait les cheveux blonds et les yeux bleus. En le voyant la Tsahik, par réflexe, recula d’un pas en feulant.
Ouvrier : Je ne suis pas ton ennemi ! Mais tu ne peux rester ici, c’est dangereux ! C’est hautement toxique ici ! Attends… Tu n’as pas de masques ! Et tu ressembles à la fille qui a disparu il y a quelques jours ! Ne bouge pas !
Na’vi : Ne t’approche pas de moi. Laisse-moi tranquille !
Ouvrier : Sois raisonnable ! Ici, on traite l’ubnotanium. C’est presque aussi irrespirable que Pandora !
La Na’vi gronda d’un air menaçant. A l’extérieur, ce fut seulement les yeux qui montrèrent sa colère ainsi que les dents serrés.
Ouvrier : C’est pour ton bien ! Aucuns humains ne supporteraient cet air sans masque
Na'vi : Jamais je ne porterai cela !!
Cependant le corps montrait le contraire. Elle commençait à s’étouffer et elle ressentait des brûlures au niveau de sa poitrine. Face à cette réaction, elle perdit l’équilibre et tomba à la renverse. L’ouvrier parvint à lui saisir le bras droit et à la ramener au-dessus du tuyau. Il prit le masque qu’il avait trouvé près du tuyau d’évacuation de l’acide, est utilisé pour détruire les déchets, et lui mit au visage. Les instruments du masque lui indiquèrent une respiration stable de la jeune fille. Il souffla. De peu et on retrouvait plus rien d’elle ou serait morte d’asphyxie. A ce moment-là, il vit que le bras gauche manquait.
Ouvrier : Ca aurait pu être pire, ma jolie. Bon, je vais appeler la famille et à moi la récompense.
A l’hôpital, je regardais incrédule l’avant-bras mécanique qu’on venait de me greffer. Je ne comprenais pas trop les raisons de son implantation. J’entendis une conversation.
Docteur : Votre fille est un cas rarissime. Peu de personne ont réussi à s’adapter aussi rapidement avec leurs bras mécaniques.
Maman : J’aurai préféré qu’elle n’en ait pas du tout
Docteur : Ca vous devez voir avec elle, les raisons qu’ils l’ont poussé à aller dans une usine de traitement de l’ubnotanium. Surtout que d’après son dossier médical, ce n’est pas la première fois qu’elle s’y rend.
Papa : On le sait. Elle y va tous les ans. On ne sait pas pourquoi. Quand on lui pose la question, elle ne le sait pas non plus
Docteur : Je connais un bon psychiatre. Ceci n’est pas dans mes spécialités. Tenez voici son adresse.
Maman : Je vous remercie.
Docteur : Je vous en prie.
C’est à ce moment là que mes parents entrèrent.
Maman : Comment ça va ma chérie ?
Moi, en regardant incrédule mon bras métallique : Oui…
Papa : Qu’est ce qui t’as pris de te mettre sur ce tuyau ! Bon sang ! Tu aurais pu en mourir !
Moi : C’est pour ça que j’ai ce bras ? Et de quoi vous parlez ?
Maman : Tu ne t’en rappelles pas ? L’usine où tu as l’habitude d’aller.
Moi : Vous me parlez toujours d’une usine tous les ans mais à chaque fois, je ne sais pas de quoi vous parlez.
Papa : L’usine à traitement d’ubnotanium. Et ta dernière incursion aurait pu t’être fatale. Ca ne peut plus durer. Ta mère et moi, on va discuter pour te faire voir un spécialiste.
Moi : Mais papa…
Papa : Il n’y a pas de mais
Je grommelais des jurons. Je ne sais ce qui m’arrivait tous les ans mais ça inquiétait mes parents et ce bras métallique me rappelait que quelque chose clochait dans ma tête. Aurait il une autre présence en moi ? Ce qui expliquerait les raisons que je ne me souvienne pas de mes incursions à l’usine. Peut être que ce spécialiste m’aiderait à voir plus clair. Pourtant, je sentis de la colère en moi. Mais une colère que je n’arrivais pas à m’expliquer.
La Na'vi se sentit offusquée face à cette décision. Comment osait t ils lui demander à voir un « psychiatre »alors qu’eux, ils ne sont pas fichus de respecter les terres que leur mère leur a confié. C’est plutôt à eux d’en voir.
On m’emmena voir un psychiatre nommé Docteur Daling. Moi je l’appelais docteur Rosbif car il incarne à merveille la caricature qu’on fait des anglais. Moustache presque en forme de V. Chapeau en cuir avec la canne y allant.
Et, bien sûr, à chaque séance, j’ai droit à l’odeur parfumé du thé à la menthe. Cela m’énervait mais une autre partie de moi se sentait apaisée. Mais bon sang ! D’où venait cette contradiction !? Mes parents lui expliquèrent le mal que je souffrais puis me laissèrent.
Rosbif : Alors, Kendra Kadon, c’est bien cela ?
Moi : Oui.
Rosbif : Tes parents m’ont raconté ce qui vous arrive. Mais j’aimerai avoir ta version si ça ne te dérange pas.
Qu’est ce que je n’aime pas cet accent british…
Moi : Quand ça m’arrive, j’ai l’impression de… Comment dire… Dormir.
Le docteur Rosbif tapait dans son holotable pendant que je parlais.
Rosbif : Tu n’as absolument aucuns souvenirs de ce qui s’est passé ?
Moi : Non.
Rosbif : Pas un bruit ? Une odeur ?
Moi : Vous êtes sourd ? Je viens de vous dire que non !
Rosbif : Restons calme… Pas besoin de s’énerver… Et pendant ce sommeil, à quoi tu rêves ?
J’en frémis à cette pensée.
Moi : Il fait noir. Sombre, et je suis seule.
Rosbif : Et dans ce noir, il y a quoi ?
Moi : Rien.
A cette parole, Rosbif semblait réfléchir.
Rosbif : Aurais tu une sensation étrange quand ça t’arrive ?
Moi : Non. Ca arrive soudainement.
Il continuait de pianoter dans sa base de données.
Rosbif : Aurais tu des réactions que tu ne comprends pas ?
Moi : Euh… Parfois, c’est le cas.
Rosbif : je semble savoir ce que c’est.
Il convoqua ensuite mes parents.
Delane : Alors ? Vous savez ce qu’elle a ?
Rosbif afficha un visage sombre
Rosbif : Je pense que votre fille souffre d’un dédoublement de personnalités.
Delane : Cela veut dire ?
Rosbif : Que votre fille a deux personnalités en elle. Je ne sais pas encore la nature du deuxième mais les symptômes qu’elle m’a cité confirme cette hypothèse.
Daniel : Et que peut on faire ?
Rosbif : Pas grand chose. Il faudrait que moi ou votre fille, discute avec l’autre personnalité. Ce qui risque d’être difficile.
Daniel : Pourquoi ?
Rosbif : Il est impossible de prévoir quand l’autre personnalité arrive et cela peut arriver à tout moment. Même en cet instant. Il faudra effectuer des séances supplémentaires pour que je puisse en savoir un peu plus. En attendant, je vous conseille de lui mettre un traceur et quelque chose pour la neutraliser. Nous ignorons la dangerosité de l’autre personnalité et il ne faut pas prendre de risques.
C’est surtout pour te faire de l’argent. Génial… Il me manque plus qu'on me mette un collier et je serai comme un animal de compagnie. De mieux en mieux…
La Tsahik écoutait la conversation avec attention.
Tsahik : Il va falloir que je laisse Kendra tranquille. Faire mes apparitions commence à devenir trop risqué.
Sur ces paroles, elle alla à l’étage supérieur du Kélutral fictif.
Un an plus tard,
Cela faisait une année que je suivais cette thérapie et je me suis finalement habituée à ce nouveau bras mécanique.
Ma mésaventure dans l’usine s’était répandue à l’école et je fus sujet à moquerie depuis. Cela rendait mes cours encore plus difficile entre les papiers que je recevais par divers moyens comme les boules de papiers ou les murmures moqueurs.
Je fis de mon mieux pour les ignorer et continuer de travailler et à apprendre car j’envisageais de travailler plus tard dans l’entreprise de ma mère bien qu’écrire avec mon bras mécanique était encore difficile car je n’en avais pas encore l’habitude.
Néanmoins, il y a une journée où il n’eut plus de moqueries, plus de murmures ou de feuilles papiers me parvenant pour m’humilier.
Je fus agréablement surprise bien que je me demandais les raisons de ce soudain changement. Quand je regardais d’un rapide coup d’œil autour de moi, je lisais de la peur dans leur regard. Une peur très incompréhensible pour moi.
Je me tournais vers mon voisin de table en espérant avoir une réponse
Moi murmurant : Il se passe quoi ?
Voisin : Tu ne t’en rappelles pas ?
Le professeur remarqua notre bref bavardage et nous ordonnait de nous taire. Ce que je fis pendant le reste du cours. Qu’est ce qui s’est passé pour que mes camarades, autrefois moqueurs, puissent être à ce point effrayé ? Même mes amies Sophie ou Caroline me regardaient avec ce regard.
Saurait ce ma deuxième personnalité qui intervenait ? Pourquoi je ne me rappelais de rien donc ? Et je ne compte pas sur ce psy pour me répondre.
Moi en soupirant : Dites-moi clairement ce qui s’est passé s’il vous plait ! J’en ai marre de jouer à Cluedo.
Les deux se regardèrent un instant comme pour se demander s’il était bien de me révéler ce qui s’est passé
Sophie : Tu te souviens de ta convocation chez la directrice ?
Je me grattais la tête, ne comprenant pas.
Caroline : Tu te souviens vraiment de rien ? Même pas de ta punition d’hier ?
J
Que… quoi ??? J’ai l’impression qu’on me racontait une blague. Punie de quoi ?
Moi : Si vous pouvez me raconter toute l’histoire ?
Sophie : Tu te souviens quand Steve t’as provoqué ?
Moi : Quand il a dit que mes parents devaient être des irresponsables et idiots pour ne pas m’avoir appris les endroits dangereux, bien sûr. Comment oublier cela ? J’ai cru que j’allais le tuer !
Je serrais mes poings de rage en repensant à cela.
Moi : Mais c’est après que je ne me souviens de rien.
Quelques jours plus tôt,
La petite Kendra regardait son adversaire avec un calme glacial. Son regard traduisait une colère froide, maitrisée, tandis que son opposant qui devait avoir deux années de plus qu’elle, affichait, lui, la peur sur son visage en voyant un visage prêt à tuer sans le moindre remords.
Kendra : Où est donc ta confiance ? Aurais tu peur de moi ?
Steve se reprit et rigola
Steve : Si tu crois m’effrayer en mettant des lentilles, tu rêves !
L’expression de Kendra ne changea pas, pas impressionnée le moins du monde par la personne en face et continua de le toiser de son air menaçant.
Kendra : Tu trembles comme un yérik sentant le danger venir. Tu n’es pas un guerrier mais une mauviette qui n’a pas le courage d’assumer ses dires !
Cette provocation fut dite avec un tel calme qu’on ne pouvait pas douter de la franchise de leur propriétaire.
Sophie : Kendra, qu’est ce qui te prend ?
Steve : C’est toi la tarée qui ose dire cela ! Viens par là que je te refasse le portrait.
Kendra : Soit, si tu souhaites te ridiculiser. Tu ne vaux pas la peine que je prenne le risque de me faire punir pour ta stupidité.
Kendra , sur ses paroles, et marcha vers lui, sans aucune peur dans son regard juste cet air calme et froid qu’on pourrait qualifier d’hautain mais menaçant, renforcé par ses yeux oranges.
Steve : Ah ouais ? On va voir qui va chialer dans quelques minutes.
Kendra : J’attends
Steve tenta d’attraper les cheveux de Kendra mais celle-ci l’arrêta avec sa main gauche sans la moindre difficulté, regardant dans les yeux son adversaire de ses yeux orange angoissants. Bien qu’elle tremblait de son bras gauche, elle ne montra aucun signe d’effort évidente.
Kendra : N’essaye pas de m’avoir par cette perfidie évidente. Seuls les lâches utilisent cette méthode.
Kendra repoussa la main d’un geste, comme pour le continuer de le provoquer en mettant en valeur sa supériorité par rapport à lui devant des élèves totalement abasourdis.
Steve tenta, de colère un coup de poing au visage sans parvenir à la toucher à cause d’une esquive celle-ci d’un pas vers la gauche.
Le combat ne dura pas plus longtemps, interrompu par deux surveillants ayant vu la bagarre. Chacun s’occupait de séparer les deux élèves bien que l’étrange regard de Kendra les interloqua un court instant
Surveillant1 : Tu portes des lentilles Kendra ?
Celle-ci ne répondit pas et garda ses bras croisés.
Steve : Cette fille est une malade ! Elle m’a provoqué sans aucune raison
Kendra : Je ne vais pas m’abaisser à répliquer. Je n’ai rien à me reprocher pour ma part.
Surveillant derrière Steve : Peu importe qui a commencé, aucune bagarre n’est tolérée et vous irez vous expliquer auprès de la directrice.
Plus tard,
Directrice : Pourrais je savoir ce qui s’est passé entre vous deux ? Vous savez qu’aucune bagarre n’est tolérée.
Steve tenta de dissimuler sa nervosité devant elle, transpirant tandis que Kendra observa la directrice dans les yeux, ne semblant pas perturbée par celle-ci. Les deux étaient assis sur des chaises en face de la responsable les dévisageant d’un air stricte.
Directrice : Tu es bien calme Kendra.
Kendra : Je n’ai rien à me reprocher madame. Je ne vois pas en quoi je devrai être nerveuse, contrairement à mon voisin.
La responsable fut interloquée par l’étrange calme exprimé par les yeux oranges de la petite, montrant une certaine sincérité mais autre chose… Comme une certaine colère. Elle se tourna vers le voisin de Kendra.
Directrice : Tu as quelque chose à te reprocher Steve ?
Steve ; Non mais vous pouvez me prendre seul ?
Directrice étonnée : Pourquoi ?
Steve : Je ne veux pas être à côté de cette folle.
Kendra : Dis celui qui a déshonoré ma famille en l’insultant.
Steve : Et toi tu es…
Directrice : J’ai assez entendu pour savoir ce qui s’est passé. Steve, ce n’est pas que l’accident de Kendra a eu une mention au journal que tu dois lui manquer de respect. Quant à toi Kendra, ce n’est pas en utilisant les mêmes armes que tu t’en sortiras.
Kendra ne dit rien mais il était clair qu’elle ne partageait les pensées de la directrice par son regard distant.
Directrice : Je vais convoquer vos parents pour que vous vous expliquez avec eux.
Si Steve manifestait une peur manifeste, craignant la punition prochaine, ce ne fut pas le cas de Kendra qui resta éternellement calme.
Kendra : Soit madame. Qu’il en soit donc ainsi.
Une heure plus tard,
Delane tenait fermement la main de sa fille, montrant son profond mécontentement de la situation tout en prenant le chemin pour rentrer à la maison.
Delane : Qu’est ce qui t’as pris ? Tu te trouves que tu n’en as pas assez fait à ton père et moi :
Kendra : Nga luke sa’nok oeyä
Delane s’arrêta un instant en entendant ces mots incompréhensibles et tourna sa tête vers sa fille qui la regarda de ses yeux oranges d’un air de défi.
Delane : Répète ce que tu as dit à l’instant.
Kendra : Pelun ?
Ce fut à ce moment là qu’elle remarqua les yeux étrangement orangés de sa fille alors qu’ils devaient être verts. Elle comprit à cet instant que la personne devant elle n’était pas sa Kendra.
Sitôt rentrée à la maison, Delane convoqua son mari ainsi que son frère qui arrêta ses révisions afin de savoir ce qui se passait.
Quant à Kendra, elle chercha quelque chose à manger mais les sachets synthétiques la fit vite changer d’avis et elle ferma le frigidaire avec dégoût et lança une réflexion dans cette même langue incompréhensible.
Daniel arriva le premier suivi quelques instants après, les deux ayant la mine interrogateur, se demandant bien ce qu’il y avait d’urgent d’autant que Daniel revenait tout juste de son travail.
Daniel d’un air fatigué: Il se passe quoi ?
Delane : Il y a eu un incidence à l’école. Kendra a provoqué…
Kendra : Je n’ai pas provoqué, j’ai juste mis en évidence une vérité. Je vois que vous préférez l’hypocrisie à la vérité. Comme quoi vous vous comportez aussi mal chez vous qu’à l’extérieur. Comment peut on tuer sa propre Mère pour bâtir des choses sans âmes et nocives ?
Ben fut surpris d’entendre cette réponse et retint Daniel, offusqué de cette remarque venant de sa fille, d’un mouvement de bras.
Ben : Ce n’est pas ta fille. Un enfant d’ici ne sort pas ce genre de réflexion.
Daniel : Comment le sais tu ?
Ben : Réfléchis ! Cette remarque suppose qu’elle a déjà voyagé alors que Kendra n’est pas sortie de la Terre depuis sa naissance. Laissez moi essayez quelque chose mais j’ai besoin d’être seul avec elle.
Après des moments d’hésitations, les parents inquiets sortirent laissant Ben et Kendra seuls dans la cuisine.
L’ancien militaire prit une chaise et s’assit sur la table en face de Kendra qui semblait regarder la scène d’un air blasé.
Les deux se regardèrent pendant un instant avant que le militaire fit un geste étrange, semblable à une sorte de salutation respectueuse en mettant sa main au front pour tendre vers Kendra
Ben : Ohel ngati kameie.
Kendra fut d’abord surprise de cette réaction à en juger par ses haussements de sourcils avant de lui répondre par le même geste.
Kendra : Ohel ngati kameie Ben Lyton
Ben sourit puis posa ses bras sur la table faisant face à l’esprit occupant le corps de sa nièce.
Ben : C’est plutôt surprenant de voir un esprit na’vi dans le corps d’un humain.
Kendra : Je peux comprendre ta surprise tawtute mais Mère en a décidé ainsi.
Ben : Tu parles de la déesse mère Eywa je présume ?
Kendra rigola d’un rire assez bruyant avant de se reprendre
Kendra : Bien sûr ! Eywa est la mère de tous sur notre terre. Nous lui devons la vie et la remercier de chaque instant qu’elle nous offre.
Ben : La contradiction avec ce qui se passe ici a bien du être difficile.
Kendra le regarda d’un air intéressé et surprise. Elle avait entendu ce tawtute pester nombreuses fois lors de l’apprentissage de sa langue natale, ce qui l’avait amusé. Mais il arrivait à parler avec elle, maintenant, sans trop grande difficulté. Comment a-t-il fait pour apprendre si vite ?
Kendra : En effet tawtute. J’ai bien du mal à m’habituer à votre mode de vie. Je pense même que je n’y parviendrai jamais.
Ben : Ce n’est pas étonnant vu votre lien très fort avec votre environnement.
Kendra : Et, par cela, vous nous considérez comme non civilisé. Mais si c’est cela votre mot du mot, je suis fière d’être considéré comme une sauvage à vos yeux.
Ben se frotta l’arrière de la tête, semblant gêné de la remarque.
Ben : La différence de cultures malheureusement.
Kendra : La destruction est une forme de culture pour vous. J’ai bien pu le remarquer ici et sur nos terres.
Ben : Ce n’est pas si simple…
Kendra : Défendre ton espèce est plutôt louable de ta part, tawtute, mais la vérité est devant nos yeux. Vous avez tué votre propre Mère ainsi que vos frères et sœurs. Vous avez beau essayer de rectifier vos erreurs, la vie que vous créez est artificielle.
Ben : Ce n’est pas faute d’essayer. De plus, vous nous reprochez de faire des préjugés mais vous en faites également.
Kendra : Ah bon ? Pourtant, vous n’avez pas hésité de qualifier de « sauvages » des membres de votre propre espèce.
Ben : Tu n’as pas tort malheureusement mais cela veut aussi dire que nous ne sommes pas tous les démons que tu décris.
Kendra : Certes mais ils sont disparus aujourd’hui.
Ben : Ce n’est pas ce que je vois moi. Même aujourd’hui, des gens veulent avant tout protéger la vie avant la volonté économique.
Kendra laissa échapper un sourire moqueur en entendant cette déclaration.
Kendra : Tu parles des personnes de la Cause ?
Ben fronça les sourcils, se rappelant d'une conversation avec son ancienne petite amie qui était devenue un agent de la Cause.
Ben : Je ne parlais pas d’eux.
Bien qu’essayant de dissimuler son trouble, cela n’échappa à la Na’vi en face de lui.
Kendra : Il semble que j’ai touché un point sensible.
Ben voulut changer de sujet, ne voulant pas aborder ce point sensible pour lui.
Ben : Vous semblez me connaitre depuis le temps passé en ma nièce, fille du peuple, mais j’ignore tout de vous.
Kendra : Caches tu quelque chose tawtute ?
Ben : Peut être. On a tous notre jardin secret n’est ce pas ?
Kendra le fixa dans les yeux, toujours de ce regard sévère mais semblait réfléchir de cette réflexion.
Kendra : Ta volonté de changer de sujet est bien étrange. Tu ne dois pas trop aimer parle de toi mais je respecte ta volonté. De toute façon, cela ne m’intéresse guère tant que ça ne concerne pas la tawtute qui me sert d’hôte.
Ben d’un ton sec : Elle s’appelle Kendra.
Kendra : Ca reste une tawtute donc qu’importe que je sache son nom ou non.
Ben : Je commence à comprendre les raisons d’Eywa…
Kendra : C'est-à-dire ?
Ben : Bref, j’aimerai connaitre davantage sur vous si ça ne vous dérange pas.
Kendra : Pose tes questions, tawtute, mais sache que je ne répondrai pas à toutes.
Ben : Pourquoi ? Ca vous gêne ?
Kendra : Tout comme toi, il n’y a pas si longtemps, tu n’as pas besoin de savoir plus que nécessaire.
Ben : Comme vous voulez. Quel est votre nom ?
Kendra : Mon nom est Naltsyn .
Dernière modification le 21 Juin 17 à 22h06 par
Très juste !
Mais il m'a l'air désert ... Serait-il rongé par une maladie fatale aux membres du clan ? C'est dommage que je ne sois pas arrivé quelques années avant :-/
Kìyeváme !
*rire démoniaque